Crise dans le Kasaï: Handicap International dépêche une équipe en renfort

Comment décrivez-vous la situation dans le Kasaï ?

La situation est alarmante et empire de jour en jour. Dans ce contexte de violence, plus d’1 million de personnes ont déjà été déplacées, des centaines de personnes ont perdu la vie, et des milliers d’autres ont été blessées. Il s’agit d’une nouvelle crise humanitaire dans une région qui connaissait une relative stabilité. Les organisations humanitaires commencent à se mobiliser, mais les moyens financiers destinés à l’aide ne sont pas suffisants pour apporter un soutien adapté aux populations affectées. C’est très inquiétant.

Quel est l’impact de cette crise auprès de la population ?

Les personnes les plus fragiles sont davantage exposées aux risques de violences, comme de nombreuses femmes, susceptibles de subir des violences sexuelles, ou des milliers d’enfants, enrôlés dans des milices. De plus, la fuite du personnel médical et les difficultés  d’approvisionnement de médicaments limitent l’accès aux soins de santé et aux soins de réadaptation pour les personnes blessées. L’interruption des activités agricoles – plus de deux saisons de récoltes, entraine également un risque important de malnutrition auprès des populations. Et l’accès à l’eau, qui était déjà compliqué, devient très problématique. Les sources sont situées en dehors des villages, et leurs habitants n’osent plus s’y rendre dans ce contexte d’insécurité. Enfin, acheminer l’aide humanitaire dans des zones plus reculées est compliqué, car les routes, peu bitumées, sont très peu accessibles.

Pourquoi Handicap International intervient-elle ?

Les organisations humanitaires sont rares dans cette région qui connaissait un contexte stable. Nous y menons des activités depuis 2015[1], ce qui nous a permis d’établir des relations étroites avec les populations locales. Répondre aux besoins des victimes de cette crise est donc une priorité. Nous avons donc décidé d’envoyer une équipe d’urgentistes en renfort afin de coordonner nos actions face à cette crise.

Nous recrutons des physiothérapeutes qui vont mener des séances de réadaptation dans l’hôpital général de référence de Kananga ainsi que dans l’hôpital de Tshikaji auprès de 200 personnes blessées[2] . Nous fournissons également des équipements (tables d’exercices, poids, etc.) et des aides à la mobilité (déambulateurs, fauteuils roulants, etc.). Nous souhaitons également apporter un soutien psychologique aux personnes affectées, afin de les aider à surmonter leurs traumatismes[3].

 

_{[1] Handicap International mène des séances de réadaptation et favorise l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans le Kasaï depuis 2015.}

_{[2] Avec le soutien du ministère des Affaires étrangères du Luxembourg.}

_{[3] En leur proposant un soutien individuel ainsi que des séances d’écoute et d’expression collectives.}

 

En savoir plus

Handicap International envisage également de mener d’autres activités d’urgence:

Protection

Handicap International (qui intervient en RDC depuis plus de vingt ans) évalue actuellement la situation des personnes victimes de violences afin de renforcer leur protection, en leur proposant notamment des séances de soutien psychologique. L’association vise également à former les organisations locales à l’identification des personnes les plus fragiles[1].

Plateforme logistique

L’association vise à favoriser l’acheminement de l’aide humanitaire[2] auprès des populations vivant dans des zones difficilement accessibles et peu sécurisées, en mettant notamment en place des centres de stockage et en mettant des moyens de transport à disposition des organisations humanitaires  (notamment des camions).

Distribution de nourriture et d’articles ménagers essentiels

L’association envisage également de distribuer des quantités importantes de nourriture et des articles ménagers essentiels (ustensiles de cuisine, kits d’hygiène comprenant du savon, etc.) à plusieurs milliers de familles affectées.

 

_{[1] Afin de leur assurer un accès aux services humanitaires (soins de santé, alimentation, etc.).}

_{[2] En collaboration avec le cluster logistique des Nations unies.}