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BROKEN CHAIR

Cette chaise géante avec l’un de ses pieds mutilé par une explosion est née de la volonté de Handicap International de mobiliser les Etats et l’opinion publique pour mettre un terme à la crise humanitaire engendrée par les mines antipersonnel.

« L’idée était d’attirer l’attention du public en créant un message puissant et de qualité qui ne puisse pas être refusé par les autorités genevoises. Pour parler d’un sujet aussi cru, il fallait passer par le symbole ». - Paul Vermeulen, co-fondateur de Handicap International en Suisse.

Installée pour quelques mois, Broken Chair aurait dû être démontée en décembre 1997 à la signature du Traité d’Ottawa qui interdit l’acquisition, la production, le stockage et l’utilisation de mines antipersonnel.

La rénovation de la place des Nations menace la disparition de Broken Chair. « Si pour les architectes, l’œuvre s’intégrait parfaitement dans leur concept visuel du réaménagement de la place, des pressions pour sa suppression sont venues de certaines sphères internationales ». – Paul Vermeulen.

A l’initiative de Handicap International, un mouvement de soutien s’organise pour obtenir le retour sur la place des Nations de l’œuvre d'art qui a acquis rapidement une notoriété mondiale.

Au-delà du débat sur son devenir, l'œuvre retrouve son emplacement initial en raison d'une vraie histoire d'amour populaire.

« On ne se débarrasse pas si facilement de symboles. Son retour avait provoqué de vifs débats au cœur des organisations internationales. Mais un vaste soutien a fait de l'œuvre de Daniel Berset une icône de la lutte contre les mines et bombes à sous-munitions, autant qu’un lieu d’expression de toutes les injustices. » - le quotidien Le Temps.

Handicap International décide d’étendre la force symbolique de l’œuvre en soutien au processus d’interdiction des bombes à sous-munitions, qui furent à leur tour interdites par le Traité d’Oslo en décembre 2008.

Handicap International décide d’une nouvelle feuille de route pour Broken Chair. Dans le cadre de son combat « NON aux bombardements des civils », le monument incarne désormais le cri désespéré des populations massacrées par la violence militaire, en référence notamment à l’usage des armes explosives en zone peuplée.

Premier témoin des ravages des armes explosives et fidèle à sa révolte fondatrice contre les armes qui tuent les civils, Handicap International a rendu hommage à ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants injustement morts dans l’ombre des guerres en inaugurant symboliquement le monument au Civil inconnu.

Suite à l’annonce du gouvernement américain de reprendre l'utilisation et le stockage de mines antipersonnel, Handicap International a organisé une action de sensibilisation sous Broken Chair pour appeler les Etats signataires du Traité d’Ottawa à user de toute leur influence pour que les USA reviennent sur cette décision révoltante.

Handicap International a installé un « tank en ballons » à côté de Broken Chair pour attirer l'attention sur les négociations finales en avril visant à mettre fin aux bombardements de civils dans les zones peuplées.

Les discussions ont débouché sur de réels progrès. Les Etats reconnaissent désormais que l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées a un impact humanitaire inacceptable sur les civils et qu'il est urgent de mieux les protéger de cette pratique.

Afin de sensibiliser sur les pratiques barbares comme le bombardement des civils et continuer à fédérer autour de son combat pour la protection des civils, Handicap International a organisé la campagne « Broken Days » qui est entrée dans l’histoire de Broken Chair. Tout le mois de septembre 2022 à Genève, à cette occasion des 25 ans de Broken Chair, une exposition a retracé l’historique des combats de la chaise. Les drapeaux du pont du Mont-Blanc ainsi que le jet d’eau étaient aux couleurs de HI.

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L'artiste franco-suisse Saype s'est associé à Handicap International afin de sensibiliser la population à la lutte contre le bombardement des civils dans le monde. A cette occasion, Saype a créé une fresque gigantesque en peinture écoresponsable intitulée « All of us ! ». Avec une superficie de 1000 m², l’oeuvre était située sur la Place des Nations à Genève spécialement engazonnée pour l’occasion. Elle représentait une main qui faisait mine de réparer la partie manquante de la sculpture de la chaise cassée grâce à un quatrième pied.

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La crise humanitaire et les pertes massives de vies dans la bande de Gaza et en Israël ont profondément choqué la communauté internationale. Nous avons uni nos forces aux pieds de Broken Chair avec CARE, Intersos, Médecins Du Monde Suisse, Médecins Sans Frontières, et Terre des hommes Lausanne pour soutenir l'appel à un cessez-le-feu immédiat, afin d'éviter que la catastrophe humanitaire ne s’aggrave.

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Effectuée pour la dernière fois en 2016, la restauration de Broken Chair est aujourd’hui nécessaire. De par sa matière organique, elle vit et se transforme tel un être humain vulnérable face aux armes. Ce travail sera réalisé par des entreprises spécialisées durant tout le mois de juillet 2024. Parmi les entreprises, nous pouvons compter sur Louis Genève et Thomas Büchi, tous deux ayant travaillé à la création de Broken Chair il y a 27 ans. L’artiste, Daniel Berset, sera également impliqué.  

Le financement de cette restauration est entièrement assuré par des entreprises et des fondations soucieuses de préserver ce monument de la Genève internationale, porte-parole des victimes d’armes explosives à travers le monde. 

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