Kanhara assiste au banquet de noces de sa tante, qui se déroule au bord de la route. La petite fille joue avec des ballons gonflables sur le bas-côté quand un camion fait un écart et la fauche. Sa vie est sauvée de justesse après six mois de soins intensifs, plusieurs opérations et greffes de peau.
En grandissant, Kanhara décide d’aller à l’école située –une chance- à 30 mètres de sa maison. Chaque jour, elle claudique sur son unique jambe pour s’y rendre, parfois sous les quolibets des autres enfants.
La vie de Kanhara aurait pu continuer ainsi si Davann, une de nos collaboratrices, n’avait pas entendu parler d’elle par l’un de ses patients. Cinq ans après son accident, Kanhara a reçu sa première prothèse dans notre centre de Kampong Cham. Elle a appris à marcher en quelques heures seulement. Son courage, sa joie et sa volonté sont de grandes motivations pour notre équipe.
Nous devons suivre ces enfants tout au long de leur croissance. Pour Kanhara, par exemple, nous fournirons en moyenne deux prothèses par an, en tenant compte de sa croissance. Nous lui proposerons aussi sans doute une prothèse de bras dans deux ou trois ans, quand elle sera suffisamment musclée pour ce type de prothèse, actuellement trop lourde pour elle.