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Entretien avec Jean-Baptiste Richardier co-fondateur de notre ONG

Réadaptation
International

A l’occasion de nos 40 ans, Jean-Baptiste Richardier co-fondateur de notre ONG revient sur l’origine des combats et le cœur de métier de notre organisation. 

Jean Baptiste et Marie Richardier avec 2 bénéficiaires, Mom et Émilie Pin Vath, dans les années 1980. [10:13] Pauline WILHELM Jean Baptiste und Marie Richardier mit 2 Begünstigten, Mom und Emilie Pin Vath, in den 1980er Jahren.

Jean Baptiste et Marie Richardier avec 2 bénéficiaires, Mom et Émilie Pin Vath, dans les années 1980. | © HI

Comment Handicap International est-elle née ?

La naissance de Handicap International était totalement improbable. J’étais avec Médecin sans Frontières et j’étais un des témoins du rituel des 10 à 15 nouvelles victimes de mines antipersonnel sur la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge : une arme qui décimait les survivants du régime Khmers rouges. Et là, avec mon épouse Marie, et par la suite ma sœur et mon beau-frère, nous avons décidé de créer une ONG, pour apporter des solutions dans le temps et l’espace d’une crise humanitaire. Alors que, sous prétexte de qualité de soins, à l’époque, il était habituellement décidé d’attendre une situation propice à ce type d’intervention.

Quelle est l’importance de la prothèse pour notre ONG ?

A l’époque de la création de Handicap International, la sagesse était de considérer que l’aide spécifique aux personnes en situation de handicap devait attendre une période plus propice et favorable à des soins de qualité. C’était une erreur absolument inacceptable ! Parce que c’est à ce moment-là, au moment où elles subissent l’indicible, qu’elles ont besoin de ce coup de pouce pour se réparer elles-mêmes et pour surmonter ce qui leur a été infligé et pour garder une vie sociale, une vie familiale et une vie économique pour leur permettre de faire face à toutes ces difficultés.

Quelles sont les clés de la réussite de la réadaptation ? 

Très vite, nous nous sommes rendus compte que l’appareillage ne suffisait pas. Bien sûr, les plus courageux, les plus vigoureux, trouvaient tout de suite l’usage de ce qu’ils pouvaient faire de cette possibilité de se retrouver avec les mains libres et vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Mais l’immense majorité était brisée, cassée. C’est alors que nous nous sommes rendu compte qu’en formant les personnes amputées pour qu’elles puissent elles-mêmes fabriquer leur propre appareillage et devenir des techniciens pour appareiller d’autres personnes, nous avons assisté à une extraordinaire métamorphose. Nous avons compris à quel point le fait d’être utile en société était une des composantes absolument fondamentales de la réadaptation. C’est là que nous nous sommes lancés dans tous les projets d’accès à l’école, d’accès à la formation professionnelle et à l’insertion, l’inclusion dans la vie.  

En quoi l’innovation est-elle au cœur de notre action ?

La première rupture technologique pour Handicap International, a été de se conformer aux principes de la technologie appropriée des matériaux locaux, des compétences locales. Il était essentiel que les gens pour lesquels les matériaux étaient familiers puissent s’en emparer et très facilement se mettre à fabriquer des appareillages et être autonomes. La deuxième rupture technologique a été notre travail avec la société Proteor, pour mettre au point des kits d’appareillage d’urgence, qui nous ont été extrêmement utiles pour appareiller des centaines d’amputés dans la catastrophe de Port- au Prince en Haïti. Et puis, plus récemment, nous nous sommes aussi lancés dans l’expérimentation de la prothèse 3D. Là encore, nous sommes dans cette philosophie propre à HI, qui est de s’adapter au champ du possible. Ce qui est pertinent dans un certain environnement doit être entrepris, de la prothèse bambou jusqu’à la prothèse 3D.

Published on: 1 février 2023
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