Aller au contenu principal
 

La mission de Gloria, démineuse en Colombie

Mines et autres armes
Colombie

Dans les montagnes luxuriantes de San Mateo, la courageuse Gloria démine la terre pour ramener paix et sécurité aux habitants.

Portrait d'une femme debout sur une route de terre au milieu d'une forêt à la végétation luxuriante.

Gloria Gutiérrez travaille comme démineuse près de Remedios, son village natal, en Colombie. | © T. Mayer / HI

Hommage à une petite fille rêveuse et déterminée

La région de Remedios, dans le département d’Antioquia, déroule un paysage de montagnes escarpées couvertes de forêts touffues, où les ruisseaux dévalent des collines et les arbres immenses filtrent la lumière. C’est là qu’est née Gloria Gutiérrez, 41 ans. Avant de devenir démineuse pour HI, Gloria était une fillette joyeuse et sauvage qui courait dans ces vallées et explorait leurs moindres recoins secrets.

Pendant le conflit qui a secoué la Colombie, ces montagnes verdoyantes ont été le théâtre de combats et des vestiges de ces temps plus durs restent en terre : des engins explosifs improvisés. C’est notamment le cas dans le secteur de San Mateo où travaille Gloria ; selon les communautés avoisinantes, il y aurait ici plus de 25 engins explosifs enterrés.

« Les engins explosifs ont déjà tué quatre vaches dans la région, heureusement, personne n’a été blessé, » témoigne Gloria.

Son travail est difficile et dangereux, et sa maladie de peau ne lui facilite pas la tâche. Gloria est atteinte d’ichtyose, une maladie qui est à l’origine d’une peau très sèche et qui se détache comme après un coup de soleil ; mais dans son cas, c’est tout le temps. Sa maladie affecte également la capacité de son corps à réguler la chaleur – ce qui peut se révéler épuisant pour Gloria qui travaille par plus de 30°C, harnachée dans un lourd habit de protection. Alors, elle utilise des crèmes et des onguents pour hydrater sa peau et la protéger du soleil et de la chaleur. Sans oublier les moustiques voraces.

Mais rien de tout cela n’arrête Gloria. Animée d’une détermination inébranlable, elle s’est construite en prenant ses rêves et ses réussites pour boussole et ne prêtant pas l’oreille à ceux qui pensaient qu’elle n’irait pas loin dans la vie. Celle qui la guide, c’est sa petite fille intérieure, celle qu’elle a été et qui rêvait de changer le monde.

Un objectif en tête : la paix

L’équipe de Gloria est composée de neuf personnes. Ensemble, elles et ils sont chargés de sécuriser et de déminer une zone de 10'680 m².

« Les habitants ne seront pas en sécurité tant que nous n’aurons pas analysé toute la zone, » explique Gloria. « J’ai un objectif en tête : je veux que mon pays soit libre de mines et d’engins explosifs. Il y a déjà eu trop de morts et de blessés, nous voulons la paix. »

Gloria et ses collègues travaillent par cycles de 25 jours, au cours desquels ils restent dans la zone qu’ils déminent. Ils vivent alors au cœur des montagnes, dans un campement composé de plusieurs tentes situé à trois heures de route et une bonne marche à pied de la ville de Remedios. Là, ils travaillent, mangent, dorment et vivent ensemble.

Le travail de déminage humanitaire est un travail de fourmi : chaque centimètre carré de terre doit être débarrassé de sa végétation et scanné pour s’assurer qu’il ne dissimule pas un danger. Il faut faire preuve d’une patience et d’une concentration infinies sans jamais baisser la garde, même quand on ne découvre rien. Gloria n’a pas encore trouvé d’engin explosif. « Ils me font un peu peur, avoue-t-elle, mais je serai quand même très fière d’en trouver. » Mais elle et ses collègues savent que chaque centimètre carré analysé est précieux : chaque petit morceau de terre est un fil de vie et d’espoir rendu à la communauté.

Après 25 jours passés dans les montagnes et les forêts, Gloria rentre chez elle à Remedios où elle vit avec son petit frère et sa mère. Profitant d’un repos bien mérité, elle lance un morceau de salsa ou un petit air caribéen et danse, libre et heureuse. La petite fille qu’elle était peut-être fière de celle qu’elle est devenue : une femme qui poursuit ses rêves et contribue à changer le monde.

Published on: 14 mai 2025
Nos actions
pays
par pays

Contactez-nous

Relations presse

Nadia Ben Said
Responsable Relations Médias
(FR/ALL/EN)

Tél : +41 22 710 93 36
[email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

A Gaza, seuls neuf techniciens en prothèses et en orthèses surviennent au besoin de milliers d’amputés
© K. Nateel / HI
Mines et autres armes Réadaptation Urgence

A Gaza, seuls neuf techniciens en prothèses et en orthèses surviennent au besoin de milliers d’amputés

Depuis le début de l’escalade du conflit en octobre 2023, 123’000 personnes ont été blessées à Gaza et 4000 personnes sont amputées. Parmi les victimes, les enfants sont tragiquement nombreux. Pourtant, il n'y a actuellement que neuf techniciens spécialisés dans la fabrication de prothèses et d’orthèses dans toute la bande de Gaza – c’est bien trop peu pour répondre aux besoins de milliers de personnes. Heba est l’une d’entre eux. Plongée dans un climat de danger permanent, elle témoigne de son quotidien en tant que prothésiste, mais aussi mère de deux petites filles, au sein du nouveau centre de réadaptation de Handicap International basé à Zawaida. 

L’Ukraine annonce son retrait du Traité d’Ottawa alors que le pays devient le plus contaminé au monde par les mines antipersonnel
© V.Vanniasingam / HI
Mines et autres armes Stop Bombing Civilians

L’Ukraine annonce son retrait du Traité d’Ottawa alors que le pays devient le plus contaminé au monde par les mines antipersonnel

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un décret annonçant le retrait de l’Ukraine du Traité d’Ottawa, qui interdit l’utilisation, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Cette décision marque un tournant dramatique pour la sécurité des civils dans un pays déjà ravagé par plus de trois ans de guerre. L’Ukraine devient ainsi le sixième État à quitter ou annoncer son intention de le faire, après la Finlande, la Pologne, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

Non au retour des mines antipersonnel
© V. Vanniasingam / HI
Mines et autres armes

Non au retour des mines antipersonnel

La réunion des États parties au traité d'Ottawa s'est achevée à Genève, 1ère fois qu'ils se réunissaient depuis que cinq membres ont annoncé leur retrait. Les États n'ont pas défendu le traité.

 

À propos

Handicap International Suisse
Avenue de la Paix 11 - 1202 Genève
+41 (0)22 788 70 33
[email protected]

Contactez-nous

IBAN : CH66 0900 0000 1200 0522 4

 
 

Recherche

 
 

Notre réseau

 
 

Suivez-nous