Goto main content
 
 

Le Conseil de sécurité des Nations unies reconnaît les droits des personnes handicapées dans les conflits armés

Droit Insertion Urgence
International

Pour la première fois, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 20 juin 2019, une résolution sur les personnes handicapées dans les conflits armés. Il s'agit d'une amélioration historique pour les personnes handicapées, particulièrement exposées lors des crises et souvent négligées dans l'aide humanitaire.

Un homme déplacé de Mossoul qui a perdu sa jambe lors d'un tir d'artillerie. Il est bénéficiaire de services de soutien psychosocial et il a reçu une tente. Camp Khazer M1.

Un homme déplacé de Mossoul qui a perdu sa jambe lors d'un tir d'artillerie. Il est bénéficiaire de services de soutien psychosocial et il a reçu une tente. Camp Khazer M1. | © Martin Crep / HI

La résolution des Nations unies affirme que l'impact des conflits sur les personnes handicapées est particulièrement grave. Toutes les parties à un conflit doivent protéger les civils, y compris les personnes handicapées, des effets de la guerre. Les organisations humanitaires doivent prendre en compte les besoins des personnes handicapées et leurs observations dans la définition de l'aide humanitaire.

Personnes à risque 

"Cette résolution constitue un pas en avant pour les personnes handicapées qui sont particulièrement à risque pendant les conflits et qui peuvent être parfois malencontreusement exclues par les organisations humanitaires. Tous les civils, y compris les personnes handicapées, doivent être protégés pendant les hostilités. Nous devons réduire les difficultés que les personnes handicapées rencontrent lorsqu'elles fuient les combats, qu'elles cherchent à se protéger des violences et qu'elles veulent accéder aux services humanitaires", déclare Elena Bertozzi, chargée du plaidoyer de HI.

Les violences pendant un conflit ont un impact désastreux sur les personnes déjà handicapées ; elles causent aussi des blessures qui peuvent engendrer des handicaps nouveaux. Une étude de HI et iMMMAP (1) montre que plus de 60% des ménages de réfugiés syriens comprennent une personne handicapée, et 1/5 des réfugiés au Liban et en Jordanie ont un handicap.

La guerre, cause des déficiences

Plus de 1,3 million de personnes avec des besoins humanitaires en Syrie vivent avec un handicap, et ce nombre ne cesse d’augmenter (2). Selon une évaluation récente réalisée à Alep Ouest, Idleb et Raqqa, 30% des adultes du nord de la Syrie sont handicapés, soit le double de la moyenne mondiale (15%). De nombreux nouveaux cas de traumatismes liés ou non au conflit entraînent chaque mois des milliers de déficiences qui nécessiteront des soins de réadaptation physique à long terme (3).

Une étude réalisée (4) en décembre 2018 par les ONG et les Nations unies sur l'accès aux soins de santé dans le nord de la Syrie a révélé que la prévalence des blessures liées à la guerre variait entre 56% des répondants handicapés à Idleb et 11% à Ar-Raqqa. Parmi ces répondants, plus de 95% ont déclaré que leur blessure avait contribué à leur incapacité.

Détresse psychologique

En Jordanie, 80% des syriens blessés par armes explosives ont exprimé des signes de détresse psychologique élevée, 66% d'entre eux ne peuvent pas accomplir les activités quotidiennes essentielles en raison de leurs sentiments de peur, de colère, de fatigue, de désintérêt et de désespoir. 65% étaient tellement bouleversés qu'ils évitent les lieux, les gens, les conversations ou les activités qui leur rappellent cet événement traumatique.

Une Charte sur l'inclusion des personnes handicapées dans l'action humanitaire

En mai 2016, HI et plusieurs organisations partenaires ont lancé une Charte pour l'inclusion des personnes handicapées dans l'action humanitaire. Elle a été approuvée par plus de 220 États, ONG et organisations de personnes handicapées, institutions internationales, agences des Nations unies, États membres et donateurs. HI appelle à une mobilisation continue pour faire de l'inclusion une réalité pour toutes les personnes handicapées vivant dans une situation de crise.

"Les Etats et les organisations humanitaires doivent être à l'écoute des personnes handicapées et tenir compte de leurs besoins, par exemple en matière d'accessibilité lors du lancement de plans de reconstruction post-conflit...", déclare Elena.

(1) Etude réalisée en 2017-2018
(2) https://hno-syria.org/data/downloads/en/full_hno_2019.pdf 
(3) https://hno-syria.org/data/downloads/en/full_hno_2019.pdf 
(4) https://handicap-international.fr/sites/fr/files/documents/files/syria-mutilated-future_handicap-international.pdf

Published on: 19 juin 2019
Nos actions
pays
par pays

Contactez-nous

Relations presse

Nadia Ben Said
Responsable Relations Médias
(FR/ALL/EN)

Tél : +41 22 710 93 36
[email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

La Lituanie envisage de se retirer de la Convention d'Oslo contre les sous-munitions : Handicap International s'alarme
© Ph. Houliat /Handicap International
Événement Mines et autres armes

La Lituanie envisage de se retirer de la Convention d'Oslo contre les sous-munitions : Handicap International s'alarme

Alors que la Lituanie envisage de se retirer de la Convention de 2008 sur les armes à sous-munitions, Handicap International exprime sa profonde inquiétude et demande instamment à la Lituanie de reconsidérer sa décision. Aucun État partie ne s'est jamais retiré de la Convention depuis son adoption à Dublin le 30 mai 2008. La décision de la Lituanie créera un précédent préjudiciable pour la convention et pour le Droit International Humanitaire en général.

L’importance de la réadaptation en temps de guerre
© S. Hejji - HQ / HI
Urgence

L’importance de la réadaptation en temps de guerre

De retour à Genève après une mission à Gaza en mars avec Handicap International, j’ai été ébranlée par ce que j’ai vu : la situation est catastrophique. Sans une aide humanitaire conséquente et inclusive, le nombre de personnes en situation de handicap va augmenter de manière significative.