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Rencontre avec Oncha, 20 ans, démineuse au Laos

Mines et autres armes
Laos

À l'occasion de la Journée internationale des femmes ce dimanche 8 mars 2020, Handicap Internatiaonl présente fièrement le travail d'une de ses collaboratrices: Oncha Phonethavon, 20 ans, démineuse au Laos. 

 

 

 

 

 

Oncha Phonethavon

La démineuse Oncha | (c) P. Kantoussan /HI

Un jour, la jeune fille a entendu l’annonce de Handicap International (HI) diffusée par haut-parleur dans son village. HI cherchait à embaucher plusieurs personnes pour constituer une équipe de démineurs qui serait chargée de libérer la province de Houaphan de la présence de milliers d’engins de guerre non explosés. Oncha a compris que ce métier était fait pour elle. Elle venait de terminer ses études et envisageait de devenir agent social. C’était une fabuleuse opportunité d’avoir un travail passionnant et utile, comme elle l’exprime avec toute la fraîcheur de ses 20 ans :

« Ce métier allie la témérité, une grande résistance physique et l’aspect social, c’est cool, c’est « fun »… On ne s’ennuie jamais. Et surtout, je me sens très utile ! »

80 millions de bombes à sous-munitions 

Dans les champs et les rizières, à longueur de journée, Oncha, en habit de toile et lourdement équipée, est tout à fait à l’aise. Patiemment, avec son détecteur, elle passe en revue de longues bandes de terres fertiles, qui s’avèrent parfois mortelles pour les paysans qui les cultivent. Des terres nourricières que les villageois de la province de Houaphan sont obligés de cultiver malgré le danger, même si tous ici savent que de nombreux restes explosifs de guerre y sont enfouis.

Il s’agit souvent de sous-munitions - des petites bombes ressemblant à une mini boule de pétanque - larguées lors des raids aériens américains lors de la guerre du Vietnam. Enfoncées sous la terre, à environ 20 cm de la surface, elles seraient aujourd’hui environ 80 millions, susceptibles d’exploser au moindre choc : un coup de bêche, un soc de charrue, ou même un feu de bois pour faire la cuisine… Chacun ici connait quelqu’un qui a péri ou survécu à un tel accident, mais ici la survie passe par l’exploitation de la terre. Dans les villages sans électricité, les familles vivent en quasi autarcie grâce à la chasse, la pêche et l’agriculture en pratiquant l’échange, alors on va au champ tous les jours avec la peur au ventre.

C’est pour cela qu’Oncha est aussi enthousiaste.

«J’aime mon métier. C’est important de faire ce travail car les gens souffrent vraiment de la présence de ces armes dans le sol. Beaucoup de terres laotiennes ne sont pas encore dépolluées. Elles doivent être rendues sûres pour qu’il n’y ait plus aucun risque pour les gens ! »

Ce soir, les sous-munitions trouvées seront détruites dans le fracas d’une ultime explosion. Plus aucune victime ne sera à déplorer dans cette rizière. 

« Je n’ai pas peur. »

Pendant un an, Oncha a reçu une formation très exigeante. « Je n’ai pas peur. » précise-t-elle, « C’est vrai qu’il y a un risque mais je connais mon métier et les gestes de sécurité. Il suffit de suivre la procédure et tout se passe bien », dit-elle le sourire aux lèvres. Pourtant son métier est exigeant. Il faut respecter une procédure des consignes de sécurité très précises, tout en restant efficace. Le plus souvent par un soleil de plomb, il faut avancer rapidement pour rendre le plus vite possible leur champ aux paysans. 

 « Chaque fois que je trouve une petite bombe, je  sais que personne ne sautera dessus et cela me rend heureuse. Et dès que nous avons fini de déminer un champ, les paysans le reprennent et nous remercient. Leur vie change grâce à nous. C’est pour cela que je suis très fière de mon travail ! » conclut-elle en souriant.

Continuez votre lecture à l'occasion de la Journée internationale des femmes!

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Published on: 3 mars 2020
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