"Nous dépendons de l’aide offerte dans le camp"
Dans un coin du centre de réadaptation fixe de Handicap International, dans le camp de réfugiés d’Ukhiya, Hamas, âgé de 6 ans, bondit sur un gros ballon rose. Malgré un grand sourire qui illumine son visage, l’enfant ne joue pas. S’il est aujourd’hui le centre de toutes les attentions, c’est parce qu’il suit une séance de réadaptation avec Redwanul, un physiothérapeute de HI.
Quatre des six enfants de Saidunamin sont handicapés. | © Abir Abdullah / HI
Hamas est atteint de paralysie cérébrale depuis l’âge d’un an, mais, en l’absence de suivi médical dans son pays natal le Myanmar, le diagnostic est tombé trop tard.
Des panneaux solaires viennent tout juste d’être installés sur les toits du centre de réhabilitation de HI, mais il manque de la lumière. C’est donc dans une atmosphère feutrée que Redwanul prodigue des soins à Hamas, pendant que Saidunamin, le père du petit garçon, observe la séance avec attention. De retour à la maison, un simple abri de fortune, c’est lui qui devra mener les exercices auprès de son fils.
Une condition difficile
Les problèmes de Hamas ont commencé alors qu’il venait d’avoir un an. Son père était alors confus :
« Les hôpitaux ne savaient pas quoi faire et n’offraient aucun soin. Les problèmes ont empiré. Un an plus tard, Hamas n’était pas en mesure de participer à ses activités quotidiennes. »
explique avec émotion, Saidunamin.
Aujourd’hui, les muscles de Hamas ont tendance à toujours se contracter, ce qui provoque chez lui une paralysie généralisée, surtout dans les jambes et les bras. Pour atténuer cette rigidité et redonner à Hamas un certain confort, les exercices sont indispensables.
Un quotidien difficile
Quatre des six enfants de Saidunamin sont handicapés. Dans un camp de réfugiés comme Ukhiya où les routes sont en terre et où il n’y a presqu’aucune installation adaptée, c’est un fardeau non négligeable pour la famille.
« Ma femme aussi est handicapée, et je dois m'occuper seul de Hamas. C'est moi qui le porte partout. »
Dans ce contexte, le centre fixe d’HI constitue une sorte de havre de paix pour les réfugiés qui ont besoin d’assistance. Ici, ils reçoivent les ressources nécessaires pour les aider à surmonter leurs handicaps ou pour venir en aide à leurs proches. En plus des séances de réadaptation, HI a offert au petit Hamas un matelas pour le sol et une chaise d'angle pour l'aider dans ses exercices.
Un soutien continu
Saidunamin entame une conversation avec Redwanul, le physiothérapeute. Il lui raconte combien leur situation est difficile. Le père peine à bien nourrir sa famille.
« Nous dépendons de l’aide offerte dans le camp. »
ajoute Saidunamin, les larmes aux yeux.
Redwanul écoute attentivement, tentant de réconforter le père. Le physiothérapeute explique que la prise en charge d’un bénéficiaire va au-delà des soins ou des services offerts par HI. Dans certains cas particuliers, HI oriente des bénéficiaires vers des organisations partenaires. Rassuré par ces propos, Saidunamin sèche ses larmes, se relève, prend son fils dans ses bras et se prépare à partir. Il recevra sous peu la visite d’un conseiller technique de HI qui évaluera les besoins de la famille. Redwanul lui lance :
« Nous serons là pour vous aider. »
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