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25 ans du traité d’Ottawa : La lutte contre les mines antipersonnel se poursuit

Droit Événement
Suisse

Il y a 25 ans, l'adoption du traité d'interdiction des mines - dit traité d'Ottawa - a marqué une victoire diplomatique sans précédent contre cette arme des lâches. Le traité a entraîné une baisse du nombre de victimes, la destruction de millions de mines et laisse espérer la fin de leur utilisation. Depuis 2014, l'utilisation des mines a fait sa réapparition dans les conflits, avec une augmentation conséquente du nombre de victimes. De nouveaux défis sont apparus, avec l'utilisation croissante d'engins explosifs improvisés et une contamination étendue dans les zones de guerre. Le 25e anniversaire du traité d'Ottawa est l'occasion d'exhorter les États à intensifier leurs efforts et à mettre un terme définitif à l'utilisation des mines antipersonnel.

Les origines du traité

Le traité d'Ottawa a été adopté le 18 septembre 1997 grâce à une campagne acharnée menée par la Campagne internationale pour l'interdiction des mines (ICBL) dont Handicap International est membre fondateur. C’est à cette occasion que Broken Chair avait été érigée en août 1997 sur la Place des Nations à Genève pour appeler les Etats à signer.

Le traité a été ouvert à la signature les 3 et 4 décembre 1997 à Ottawa et est entré en vigueur le 1er mars 1999. Il interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage des mines antipersonnel et impose aux pays l'obligation de venir en aide aux victimes. Victoire majeure pour les Etats et organisations concernés, il s'agit du premier traité au monde à interdire une arme conventionnelle.

Le 10 décembre 1997, en tant que membre de la Campagne internationale pour l'interdiction des mines terrestres, notre organisation a reçu le prix Nobel de la paix pour son « rôle dans la promotion des efforts internationaux pour une interdiction totale des mines terrestres antipersonnel ». Ce prix a reconnu la ténacité de ces organisations de la société civile à faire pression sur les États pour qu'ils interdisent ces armes.

Le succès incontestable du traité d'Ottawa

Le Traité d'Ottawa a connu 25 ans de succès incontestable : l'utilisation des mines antipersonnel est désormais largement stigmatisée dans le monde entier. Après l'entrée en vigueur du traité en 1999, le nombre annuel de victimes a d'abord été divisé par dix, passant de quelque 30’000 au début des années 1990 à 3’456 en 2013.
-    164 Etats sont actuellement parties au traité, représentant plus de 80% des pays du monde. Vingt-trois États ont achevé leurs programmes de déminage depuis l'entrée en vigueur du traité en 1999.
-    Plus de 3’300 km2 de zones minées ont été déminées dans le monde et plus de 5 millions de mines antipersonnel ont été détruites.
-    55 millions de mines stockées par les États ont été détruites

De nouveaux défis à relever

Depuis 2014, après 15 ans de baisse régulière, le nombre de victimes est en augmentation à cause de la multiplication du nombre de conflits armés et à la contamination accrue par les mines improvisées depuis 2015.

En 2022, l'utilisation de mines par les armées de la Russie et du Myanmar, ainsi que par des groupes armés non étatiques dans cinq pays (République centrafricaine, Colombie, République démocratique du Congo, Inde et Myanmar), sont les principaux facteurs à l'origine d'une forte augmentation de l'utilisation de ces armes, rapporte l'Observatoire des mines 2022.  

En 2021, le financement de l'assistance aux victimes a atteint son niveau le plus bas depuis 2016 (25,6 millions de dollars). 27 États parties au traité comptant un nombre important de victimes de mines n'ont reçu aucun financement direct pour l'assistance aux victimes. Les activités de soins de santé et de réadaptation sont restées sous-financées et ont été confrontées à des défis nombreux et croissants dans de nombreux pays, notamment en matière d'accessibilité, de coordination, d'expertise et d'achat de matériel.

Published on: 29 novembre 2022
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