Blocus à Madaya: les ONG tirent la sonnette d’alarme
Handicap International signe avec 7 autres ONG une déclaration demandant aux parties au conflit syrien de mettre fin au siège des zones civiles et de garantir un accès humanitaire permanent. Une condition sine qua non pour la survie des populations victimes de la guerre.
Une aide humanitaire ponctuelle ne sauvera pas les Syriens de la famine | Layla Aerts / Handicap International
Les agences internationales d’aide humanitaire travaillant en Syrie sont soulagées que des convois d’aide alimentaire et d’autres produits de première nécessité aient pu entrer à Madaya, ville syrienne assiégée, où la famine a déjà fait plusieurs victimes.
Une aide humanitaire a pu également être apportée aux populations vivant dans d’autres zones assiégées comme à Foua et Kefraya. Toutefois, selon les acteurs humanitaires, il ne sera possible d’atténuer l’impact de la crise dans ces zones seulement si les sièges en cours depuis près de six mois prennent fin et si des garanties sont obtenues pour pouvoir acheminer régulièrement de l’aide et des services humanitaires.
> Une aide humanitaire ponctuelle ne sauvera pas les Syriens de la famine
Bloqués dans la ville, disposant de quantités limitées de produits de base, les 42 000 habitants de Madaya assistent chaque jour à une augmentation astronomique des prix des produits alimentaires. L’aide apportée hier devrait leur assurer suffisamment de nourriture pour un mois, selon les Nations unies. Mais les ONG tirent la sonnette d’alarme: cette autorisation ponctuelle pour acheminer l’aide ne suffit pas, les distributions sont très insuffisantes au regard du nombre élevé de cas de malnutrition qui ont été signalés.
Les médecins présents à Madaya indiquent que l’apport nutritionnel moyen pour chaque personne est extrêmement faible: 0,5 % de la quantité nécessaire. Les ONG locales rapportent que plus de 50 personnes sont déjà mortes à cause de la famine et du manque de soins médicaux. Les populations civiles ne sont toujours pas autorisées à rentrer ou sortir des zones assiégées. Selon des sources présentes à Madaya, au moins 8 personnes ont trouvé la mort alors qu’elles essayaient de faire rentrer de la nourriture dans la ville. Face à de nombreuses pénuries de produits médicaux, le dernier hôpital qui fonctionne en ville laisse des dizaines de patients abandonnés à leur sort.
Madaya fait partie de l’une des 15 zones assiégées en Syrie. Les habitants ne peuvent pas en partir et les travailleurs humanitaires ne peuvent pas apporter de la nourriture, des médicaments, de l’essence ou d’autres produits. Les 8 ONG humanitaires appellent l’ensemble des parties au conflit à mettre fin au siège des zones civiles et à garantir un accès humanitaire permanent, tel que le prévoit la résolution 2258 du Conseil de Sécurité des Nations unies.
Aujourd’hui en Syrie, plus de 4,5 millions de personnes vivent dans des zones assiégées ou difficiles d’accès. Alors que les habitants vivant dans ces zones ont désespérément besoin d’assistance et protection, l’accès à ces populations ne cesse ne se détériorer.
Les ONG signataires:
CARE, Handicap International, International Rescue Committee, Norwegian Refugee Council, Oxfam, Save the Children, Syria Relief and Development, Vision du Monde
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