Goto main content
 
 

Yémen: une catastrophe humanitaire oubliée

Urgence

Un an après le début de l’offensive de la coalition armée menée par l’Arabie Saoudite, Handicap International et cinq organisations non gouvernementales (ONG) qui travaillent actuellement au Yémen, alertent la communauté internationale sur l’une des plus graves catastrophes humanitaires actuelles. C’est dans l’indifférence générale que le Yémen s’enfonce dans le chaos. Les bombardements aériens et les combats ont considérablement aggravé la situation humanitaire des populations de ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique.

Bushra, 24 ans, hôpital Al-Thawra de Sana'a

Bushra, 24 ans, hôpital Al-Thawra de Sana'a | (c) Handicap International

Une crise humanitaire de grande ampleur

"Aujourd’hui  le Yémen est confronté à l’une des crises alimentaires les plus graves au monde, associée à une crise sanitaire de grande ampleur: huit personnes sur dix n’ont pas accès à une eau potable et beaucoup n’ont pas accès à la santé. On compte plus de 2,5 millions de personnes déplacées depuis le début du conflit. Pourtant cette crise est totalement passée sous silence" déclare Hanalia Ferhan, chef de mission d’ACTED au Yémen. Une génération entière est en passe d’être sacrifiée du fait d’une paupérisation grandissante de la population et du manque d’accès aux services de base. "La situation au Yémen s’est rapidement dégradée dans l’indifférence générale. Ce conflit a engendré une crise humanitaire sans précédent. 82% de la population a besoin d’une aide d’urgence. La moitié de la population, soit 14,4 millions de personnes, est en situation d'insécurité alimentaire du fait de la perte de leurs sources de revenus et de la flambée des prix des aliments. Nous avons déjà vu l’impact de l’inaction de la communauté internationale en Syrie, nous ne pouvons pas laisser la même chose se reproduire au Yémen", alerte Violaine Gagnet, responsable des urgences de CARE France.

De nombreux obstacles limitent l’aide

Les organisations humanitaires sont extrêmement inquiètes de la situation, les besoins sont énormes et il n’a jamais été aussi compliqué de travailler sur place. Les équipes doivent négocier l’accès au quotidien afin de pouvoir mettre en œuvre les programmes de réponse à l’urgence. "Sans réaction rapide, les civils vont continuer d’être les premières victimes de ce conflit. La population et son personnel soignant  doivent être protégés et les structures de soins sanctuarisées. Dans le respect du droit international, l’accès aux blessés doit être facilité pour les professionnels de santé" affirme le docteur Jean-François Corty, directeur des Opérations Internationales de Médecins du Monde.

En raison de l’urgence de la situation, nos associations appellent la communauté internationale  à se mobiliser pour obtenir un cessez-le feu, un accès sans entrave à l’aide, l’application du Droit international humanitaire dans la conduite des hostilités et une reprise rapide des négociations de paix. Le Yémen est depuis trop longtemps passé sous silence. "La réponse militaire à cette crise est un échec. Chaque Etat doit aujourd’hui s’impliquer davantage sur les fronts diplomatique et humanitaire et faire son maximum pour mieux protéger les civils, que ce soit par une pression accrue sur les parties au conflit, la mise en place de mécanismes de suivi sur les potentiels crimes de guerre observés et l’extension de l’embargo sur les armes à toutes les parties violant les lois de la guerre au Yémen" demande Isabelle Moussard-Carlsen, Directrice régionale Moyen Orient pour Action contre la Faim.

Published on: 23 mars 2016
Nos actions
pays
par pays

Contactez-nous

Relations presse

Nadia Ben Said
Responsable Relations Médias
(FR/ALL/EN)

Tél : +41 22 710 93 36
[email protected]

Aidez-les
concrètement

Pour aller plus loin

Séisme au Nord-Ouest de la Syrie : le danger des restes d’engins explosifs
HI Partners
Urgence

Séisme au Nord-Ouest de la Syrie : le danger des restes d’engins explosifs

Le danger que représentent les munitions non explosées pour la population et les forces humanitaires est énorme après le tremblement de terre. Nous craignons  que de nombreuses munitions non explosées aient été déplacées par le tremblement de terre, les glissements de terrain ou les constructions effondrées, et qu'elles contaminent à nouveau les zones dépolluées.

Ukraine : témoignages de nos équipes un an plus tard
© HI
Santé Urgence

Ukraine : témoignages de nos équipes un an plus tard

Depuis le 24 février 2022 et le début du conflit militaire de grande ampleur en Ukraine, les principales villes du pays ont subi des bombardements intensifs. Notre équipe constituée de plus de 170 professionnels œuvre actuellement dans le pays pour les personnes vulnérables. Un an plus tard, certains membres de nos équipes ou partenaires nous confient leur vécu de ce tragique 24 février 2022.

Rema, 13 ans, amputée après 30 heures sous les décombres
© HI
Réadaptation Santé Urgence

Rema, 13 ans, amputée après 30 heures sous les décombres

Rema, 13 ans, a survécu au tremblement de terre en Syrie. Elle est restée 30 heures sous les décombres. Finalement, sa jambe a été amputée sur place pour la libérer. Elle témoigne depuis la chambre d’un de nos 13 hôpitaux partenaires dans la région de Jenderes, dans le Nord-Ouest de la Syrie.