Depuis le début de l’offensive pour reprendre la ville de Mossoul, le 17 octobre 2016, près de 200 000 personnes ont fui la ville et ses environs. Handicap International a déployé une réponse d’urgence pour assister la population déplacée en Irak.
Les combats entre groupes armés et forces gouvernementales en Irak, au cours de ces dernières années, ont engendré le déplacement de plus de 4 millions de personnes. Au total, on estime que 10 millions de civils ont déjà besoin d’une assistance humanitaire dans le pays. Avec l’offensive sur Mossoul, les organisations internationales font face à un défi sans précédent. Selon les Nations unies, cette opération militaire pourrait provoquer, dans le pire des scénarios, la plus grande crise humanitaire de 2017 et le déplacement d’un million de personnes.
> L’intervention de Handicap International
Depuis début novembre 2016, Handicap International déploie son intervention dans les plus grands camps de déplacés mis en place dans le cadre de la réponse d’urgence de Mossoul. Dans ce type de crise, le soutien psychosocial est crucial, c'est pourquoi l'organisation fournit un appui à chaque personne déplacée ainsi qu’une réadaptation physique, l'inclusion et l'éducation au risque de mines aux personnes déplacées.
L’organisation a ainsi déployé dans le pays:
4 équipes d'éducation aux risques de mines
4 équipes de soutien psychosocial
3 équipes de réadaptation physique dans les différentes zones de déplacement
Un psychologue, pour les cas les plus graves de traumatisme
"Nous faisons face à une population qui a vécu des choses terrifiantes pendant plus de deux ans. Ces personnes sont généralement en état de détresse psychologique importante et certaines sont même extrêmement traumatisées. Il est essentiel de pouvoir les assister au plus tôt, pour que leur état n’empire pas. Nous avons donc mis en place des services de premiers secours psychologique pour l’ensemble des déplacés que nous rencontrons. Ceux qui ont besoin d’un suivi plus long peuvent ensuite bénéficier de soutien psycho-social ou même de l’appui d’un psychologue." relate Maude Bellon, coordinatrice terrain pour la réponse d’urgence de l’association.
Depuis le début de son intervention pour les déplacés de Mossoul et ses environs, Handicap International a déjà pu venir en aide à plusieurs centaines de personnes. "Nos équipes se déplacent de tente en tente dans les camps, pour s’assurer que personne ne soit oublié dans le cadre des activités humanitaires que nous avons déployées" explique Maud Bellon. Elle supervise les activités de dizaines de physiothérapeutes, travailleurs sociaux, travailleurs psycho-sociaux, et agents d’éducation aux risques des mines ou autres engins explosifs qui sont déployés sur le terrain auprès des déplacés.
"Nous faisons de notre mieux pour assister le maximum de personnes possibles, mais le nombre de déplacés continue d’augmenter considérablement au quotidien, les températures baissent et les conditions de vie sont de plus en plus difficiles pour les personnes dans les camps… Celles-ci représentent plus de 80% de la population déplacée actuellement" explique Maud Bellon.
"Depuis le 17 octobre 2016, plus de 1 000 personnes ont été blessées par des armes à feu ou des armes explosives, telles que des mines, dans leur fuite[1]. Il est essentiel que la population déplacée sache éviter ces risques. Et lorsque ces personnes rentrent chez elles, comme c’est déjà le cas dans certaines zones, elles arrivent dans des endroits très contaminés et elles doivent aussi savoir comment se prévenir du danger" ajoute la coordinatrice Handicap International.
> Témoignage du terrain: Elisa au camp de Khazer
Handicap International et la crise irakienne: Plus de 125 000 personnes ont bénéficié d’actions de Handicap International depuis le lancement de ses opérations d’urgence en Irak, en 2014. Les actions de l’association sont réévaluées régulièrement, pour tenir compte d’une situation très volatile sur l’ensemble du territoire irakien. Handicap International mène actuellement des activités de protection des populations, sensibilisation aux risques de mines et armes conventionnelles, études non-techniques et dépollution de zones potentiellement dangereuses, réadaptation physique et fonctionnelle, soutien psychosocial, soutien à des centres de santé, formation, plaidoyer et support technique à des partenaires pour renforcer l’inclusion des personnes vulnérables (handicapées, blessées, âgées, etc.) au sein de leurs services.
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