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Le combat de Handicap International contre les armes explosives

Mines et autres armes

L’emploi d’armes explosives (mines antipersonnel, bombes à sous-munitions, missiles, roquettes, obus, bombes aériennes), dont certaines sont interdites par des traités internationaux, a significativement augmenté ces quatre dernières années. C’est la raison pour laquelle Handicap International appelle à nouveau à l’arrêt immédiat des bombardements contre les populations civiles et au respect du droit humanitaire international.

Mozambique, un enfant victime d'un accident par mine

Mozambique, un enfant victime d'un accident par mine | © Yan Morvan / Handicap International

Ces armes explosives sont utilisées en zones peuplées dans la majorité des conflits actuels, par les forces du gouvernement ou des acteurs non gouvernementaux, avec des exemples récents en Syrie, à Gaza, au Yémen ou en Ukraine. Le recours massif de ces armes, y compris les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions, dans les zones urbaines montre une absence totale de considération pour la vie des civils.

La zone d’impact de ces armes peut aller de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres autour de l’explosion. Et puisqu’aucune arme n’est entièrement fiable, leur degré de précision très variable met en grand danger la population.

Tous les jours, ce sont 90 civils qui sont tués et blessés par des armes explosives dans le monde. Lorsqu’elles sont utilisées dans des zones densément peuplées, 92% des victimes sont des civils dont de nombreux enfants. Ce sont les habitants d’Irak, de Syrie, du Yémen, du Nigéria et d’Afghanistan qui ont été le plus touchées en 2015.

Quand elles ne tuent pas, ces armes barbares blessent et mutilent, forcent les déplacements, détruisent les infrastructures civiles et empêchent de fournir l’aide humanitaire. De plus, un pourcentage élevé de ces armes n’explose pas à l’impact, ce qui représente une menace longtemps après la fin des combats. Enfin, elles constituent un obstacle à la reconstruction du pays et plongent la population dans une extrême pauvreté.

Handicap International et son engagement international

Depuis sa création, en 1982, Handicap International a fait de son combat contre les armes explosives et leurs conséquences son cheval de bataille. A Genève, Broken Chair symbolise sa lutte contre les armes explosives et les violences infligées aux populations lors des conflits armés.

Créé par Daniel Berset sur demande de Handicap International et installé face aux Nations unies, le monument est un défi adressé à la communauté internationale. Il lui rappelle ses obligations de respecter le Droit international humanitaire et de protéger les civils contre l’usage des armes explosives en zones peuplées.

Mines antipersonnel

En 1992, Handicap International crée avec cinq autres ONG la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL). À force de mobilisation de la société civile – plus de deux millions de signatures récoltées depuis 1992 – et de lobbying auprès des États, le Traité d’interdiction des mines est signé à Ottawa en décembre 1997. Il entre en vigueur le 1er mars 1999.

Pour les États qui y accèdent par ratification nationale, il est désormais interdit d’utiliser, de stocker, de produire et de transférer des mines antipersonnel. Ils doivent également détruire leurs stocks.

Pour ce combat acharné contre les mines qui a abouti au Traité d’Ottawa, Handicap International et les autres membres d’ICBL reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix en 1997.

A début 2016, 162 Etats, dont la Suisse, ont signé le Traité d’Ottawa et ainsi proscrit les mines antipersonnel.

Depuis 1999, 28 Etats signataires ont pu se libérer de la menace que représentent les mines. L’organisation s’engage dans plus de 43 pays par le biais de programmes de déminage, d’informations sur les risques et de soutien aux personnes concernées. Entre 2010 et 2015, nos équipes ont déminé 71 millions de mètres carrés de terres à travers le monde.

Mais malgré tout, il reste encore beaucoup à faire. 35 Etats, dont les Etats-Unis, la Chine et la Russie, n’ont pas encore adhéré au Traité. Les mines sont toujours utilisées par 11 Etats: Myanmar, Corée du Nord, Syrie, Afghanistan, Colombie, Irak, Libye, Pakistan, Tunisie, Ukraine et Yémen. Mais également par des groupes armés non étatiques, qui montent en puissance, impliqués dans un grand nombre de conflits. Dans le monde, 57 Etats et quatre territoires sont encore contaminés par les mines.

Mines antipersonnel
Une mine antipersonnel à fragmentation, bondissante © Handicap International

Bombes à sous-munitions

Depuis 2003, Handicap International se mobilise pour que ces armes, qui violent par nature le droit international humanitaire, soient définitivement bannies. L'association est l'un des membres fondateurs de la Coalition contre les sous-munitions afin de porter une parole forte auprès des États et de faire pression pour l'interdiction des bombes à sous-munitions (BASM).

Le 3 décembre 2008, l’aboutissement de ce combat est de taille : 96 pays signent le traité d'interdiction des BASM à Oslo. Il entre en vigueur le 1er août 2010. Le traité d’Oslo interdit définitivement l'utilisation, la fabrication, le commerce et le stockage des bombes à sous-munitions.

Malgré le succès incontestable du Traité, qui a été signé à l’heure actuelle par 119 Etats, l’utilisation des armes à sous-munitions a atteint des records alarmants depuis 2010. Les armes à sous-munitions ont été utilisées dans cinq pays entre juillet 2014 et juillet 2015: en Libye, en Syrie, au Soudan, en Ukraine et au Yémen (tous Etats non signataires du Traité). Jamais autant d’Etats ou d’acteurs non étatiques n’ont été impliqués dans l’utilisation de sous-munitions depuis l’entrée en vigueur du Traité d’Oslo interdisant ces armes.

Malgré ces chiffres affligeants, de nombreuses choses ont été accomplies ces six dernières années afin de faire accepter le Traité au niveau international. 28 Etats ont déjà détruit
1,3 million d’armes à sous-munition – cela correspond à 88% du stock des Etats membres.

158 institutions financières dans le monde financent la production de ces armes interdites. Les investissements dans la production de bombes à sous-munitions, ont atteint 28 milliards de dollars en 2016. Vingt de ces institutions financières dont la Suisse viennent d’Etats Parties au Traité d’Oslo interdisant ces armes. Or, le fait de financer leur production constitue une violation grave de l’esprit du traité dans la mesure où le financement peut être assimilé au fait d’encourager, d’aider ou d’inciter autrui à s’engager dans la production de sous-munitions, ce qui est interdit par le traité.

Face à ces signes inquiétants, nous ne devons pas baisser la garde et rappeler aux Etats que le Traité d’Oslo doit être respecté.

Bombes à sous-munitions
Une BASM dans un olivier au Liban © Z. Johnson / Handicap International

Campagne internationale contre les armes explosives

Handicap International a lancé en septembre 2015 une campagne internationale pour mettre un terme au bombardement des civils. L’organisation appelle les Etats à rejoindre une déclaration politique visant à mettre fin à l’utilisation des armes explosives en zones peuplées, et à reconnaître les souffrances des civils. A cet effet, l’association a cofondé la coalition INEW (International Network On Explosive Weapons) qui rassemble plusieurs organisations internationales et nationales.

Handicap International demande des mesures immédiates pour mettre fin à l’utilisation d’armes explosives en zones peuplées. Les civils et en particulier les enfants doivent être protégés contre l’utilisation de ces armes. La destruction d’habitations et d’infrastructures civiles doit être considérée comme un crime de guerre!

Broken Chair places des Nations à Genève
Broken Chair, place des Nations à Genève © Handicap International

Published on: 24 août 2016
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