Pour la première fois depuis le bombardement, Abdel Rahman se lève et avance
Abdel Rahman, 12 ans, a été victime d’un bombardement à Mossoul en mai 2017. Désormais amputé de la jambe droite, il vit avec sa famille dans le camp de déplacés de Hasansham en Irak. Les équipes de Handicap International (HI) l’accompagnent avec des sessions de réadaptation et de soutien psychologique.
Abdel Rahman réapprend à marcher avec des béquilles avec l'aide d'un physiothérapeute de HI. Il a été amputé suite à l'explosion d'un obus sur sa maison. | © William Daniels / HI
Abdel Rahman est assis dans la tente familiale à côté de son père Ahmad. Le garçon semble perdu dans ses pensées lorsque ses parents racontent ce qu'il leur est arrivé au mois de mai dernier. « C’était un vendredi », se rappelle Ahmad. « Nous étions dans notre maison à Mossoul en train de petit-déjeuner, quand un missile s’est abattu sur nous. Abdel Rahman a été blessé au niveau de la jambe droite et mon autre fils est mort sur le coup. » Peu après l’accident, Ahmad et sa famille essaient de fuir les combats dans la ville à plusieurs reprises. Ils se déplacent de quartiers en quartiers, au rythme des affrontements. « Au fur et à mesure, je voyais la jambe d’Abdel Rahman devenir toute bleue. Et le temps que nous atteignions un hôpital, l’état de mon fils avait déjà considérablement empiré. »
À l’hôpital, les médecins essaient de sauver la jambe d’Abdel Rahman et l’opèrent six fois de suite, mais il est trop tard. « Je me doutais qu’il fallait amputer mon fils. Je voyais sa jambe et au fond de moi, je savais », se remémore Ahmad. « Je ne suis pas docteur, je ne connais rien à tout ça mais je m’en doutais quand je voyais l’état d’Abdel Rahman. »
Abattu, il lui arrive d’être triste et de crier
Au début du mois de juin, Ahmad et sa famille quittent l’hôpital et arrivent dans le camp d’Hasansham. Là, ils rencontrent Mohammad, physiothérapeute de HI. Aujourd’hui, ce dernier rend visite à Abdel Rahman pour sa troisième session de physiothérapie. Avant de commencer les exercices, il s’enquiert de son état. Ahmad explique que son fils a encore du mal à s’adapter à sa situation. « On essaie de l’aider à garder son calme, de lui changer les idées. Il joue avec d’autres enfants, on fait des blagues… Mais parfois, il est triste, il crie et il dit que sa jambe lui fait mal. » Mohammad indique au père de l’adolescent que le psychologue de HI viendra bientôt rendre visite à la famille.
Enfin, il peut se tenir debout
Au cours de la session de réadaptation, Abdel Rahman semble passer du rire aux larmes en un instant, partagé entre la douleur fantôme de son membre disparu et la fierté qu’il veut garder sous le regard de ses proches. Quand Mohammad lui demande de se lever à l’aide des béquilles données par HI, il dit qu’il ne peut pas, mais il essaie tout de même. Après plusieurs tentatives, il arrive à se tenir debout. Les émotions de l’adolescent semblent être aussi vacillantes que ses premiers pas sur une seule jambe.
Mohammad termine la séance avec des exercices d’équilibre. Abdel Rahman ferme les yeux et seulement à cet instant, il semble se calmer. Sa respiration ralentit, les pleurs et les rires laissent place au silence et à la concentration. Ses proches le regardent se tenir sur sa jambe gauche pendant quelques secondes, avant de l’applaudir en guise d’encouragements. L’adolescent sourit: depuis son arrivée dans le camp, c’est la première fois qu’il se lève et avance.
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