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Nous n'avons nulle part où jouer

Thaïlande

Un terrain de foot pour 40'000 personnes: grandir dans le camp de réfugiés de Mae La, en Thaïlande, n’est pas simple. Aux conditions de vie difficiles s’ajoute un manque d’opportunités de divertissements. Heureusement, So Eike et ses amis ont de l’imagination. 

Les enfants du camp de réfugiés de Mae La, Thaïlande, espèrent que So Eike va avoir une bonne idée de jeu | © Kan / Handicap International

De nombreux enfants occupent les ruelles étroites de la partie commerciale du camp de réfugiés de Mae La. Aujourd’hui, il n’y a pas école, pour ceux qui ont la chance d’y aller. Les enfants attendent que So Eike, 10 ans, le leader du groupe, trouve une idée d’activité géniale. Comme il n’y a pas de jouet dans le camp de réfugiés, So Eike crée un jeu de quilles, avec des bouteilles de plastiques vides, sur lesquelles les enfants lancent leur chaussure. Fous-rires, sous le regard amusé des parents.

Dans le camp, certains réfugiés tiennent une petite boutique, mais la majorité des adultes ne travaillent pas. En tant que réfugiés karens de la Birmanie, ils n’ont pas le droit de travailler. Beaucoup de parents sont déprimés et n’ont pas l’énergie de passer du temps avec leurs enfants.


L’étroite ruelle pleine de trous n’est pas l’endroit idéal pour jouer
© Kan / Handicap International

Entre temps, le jeu de quilles a cédé la place à une partie de foot effrénée - avec un ballon crevé. Les parents s’y opposent, la ruelle est trop étroite, et envoient les enfants sur le terrain de foot.

So Eike est déçu: il fait trop chaud, et il n’y a pas d’ombre. Ils vont devoir attendre jusqu’à ce que la chaleur devienne supportable. Mais d’ici là, le terrain de foot aura déjà été pris d’assaut par des centaines d’enfants, vu qu’il n’y a qu’un terrain pour 40'000 réfugiés. "Nous n’avons nulle part où jouer", soupire-t-il. "Nous jouons autour de chez nous ou du temple, mais ce n’est pas idéal. Et nous n’avons pas de jouets."

> Jeu et réadaptation

Beaucoup d’enfants du camp de réfugiés ne savent même pas ce que c’est qu’un jouet. So Eike, lui, s’y connait. Depuis qu’il fréquente le centre de réadaptation d’Handicap International, il joue avec des ballons, de l’argile, fait des puzzles et saute sur le trampoline. Il y a trois ans, So Eike a été affecté par une maladie qui a affaibli et raidi ses muscles. "Je n’arrivais presque plus à marcher, j’avais tout le temps mal et je ne pouvais plus jouer avec mes amis… Je n’arrivais pas à les suivre."


So Eike se prépare pour ses exercices au centre de réadaptation de Handicap International.
© W. Huyghe / Handicap International

Deux fois par semaine, So Eike et son père se rendent au centre de réadaptation. Un effort considérable, mais qui porte ses fruits. Pas à pas, il a réappris à marcher. Les matinées au centre sont ses moments préférées. Il y a rencontré de nombreux enfants et est toujours content de les retrouver pour jouer.

> Chassés par la guerre

Son père est son plus grand soutien, même si tout ce temps passé au centre n’est pas sans conséquence: "Je devrais être au travail à cette heure-ci", soupire-t-il tout en regardant So Eike faire ses exercices. La famille reçoit une aide alimentaire, mais essaie de gagner un peu d’argent en plus. "Ma femme cuisine des petits plats avec du riz gluant, et j’essaie de les vendre. C’est un petit plus qui est le bienvenu."

La famille a fui la guerre en Birmanie il y a dix ans, alors que So Eike était très petit. Son frère et ses sœurs sont nés dans le camp. Contrairement à certains réfugiés qui veulent retourner au pays, son père Ah Li veut rester dans le camp. "Ici, nous nous sentons en sécurité et nous avons enfin un chez-nous. La situation n’est pas encore assez sûre en Birmanie, je ne veux pas mettre ma famille en danger", affirme-t-il catégoriquement. Pourtant, Ah Li rêve de retrouver son ancien métier de pêcheur.

Published on: 29 décembre 2016
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